Professionnels de santé : une nouvelle structure interprofessionnelle

Créée par 11 syndicats de professionnels de santé, une nouvelle intersyndicale « Les Libéraux de Santé » vient de voir le jour. Son rôle ? Représenter réellement les professionnels de santé libéraux, quel que soit leur métier.

Ce sont 11 syndicats (les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDB, le SML et le SNAO), portés par des valeurs communes d’indépendance et de liberté de l’exercice, de responsabilité, de solidarité et d’attachement au système conventionnel, qui ont voulu unir leurs forces pour défendre l’exercice libéral et les professionnels de santé de ville. Selon eux, le Ségur de la santé a ignoré les libéraux, et la crise sanitaire a révélé les difficultés du système de santé actuel. Alors que les discussions vont bientôt démarrer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022, ils veulent faire poids, via une intersyndicale, sur les gros dossiers transversaux et apporter des propositions pragmatiques pour répondre aux enjeux de santé publique.

Peser sur les gros dossiers de santé publique

Parmi les gros dossiers sur lesquels les Libéraux de Santé veulent se pencher, il est question de l’organisation de la prise en charge des patients âgés et dépendants dans le cadre de la coordination des soins ; de la reprise en main de la formation initiale, de la formation professionnelle continue et de la certification périodique ; ou encore du financement des soins de ville et de la réforme de l’Ondam.L’intersyndicale sera dirigée par un Conseil des présidents issus des différents syndicats créateurs.

Article publié le 15 septembre 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Professionnels de santé : ouverture d’une « Maison des soignants »

Pour accueillir les professionnels de santé en souffrance psychologique, l’association SPS (soins aux professionnels de santé) a ouvert, début septembre, la première « Maison des soignants » à Paris.

L’association SCP fait le constat depuis quelques années que de plus en plus de professionnels de santé ont besoin d’être aidés psychologiquement mais, très souvent, ne savent pas où s’adresser. Près d’un quart d’entre eux connaissent des troubles du sommeil. Un tiers ne prend pas le temps de faire un repas assis. Alors pourtant qu’ils sont plus d’un praticien sur deux à penser que la souffrance psychologique peut nuire à la qualité des soins qu’ils prodiguent.Selon un sondage réalisé par l’association pendant le premier confinement, 85 % d’entre eux ont ressenti un manque de soutien psychologique pendant la crise sanitaire et ont l’impression d’être dans un mauvais état de santé. Et 74 % aimeraient bénéficier d’interventions non médicamenteuses, de type relaxation, hypnose, activité physique… pour pouvoir prendre soin d’eux.

Des services pour se ressourcer

Pour répondre à ce besoin d’aide et de soutien, SCP vient d’ouvrir une maison entièrement réservée aux professionnels de santé : 800 m2 dans Paris permettant de recevoir les praticiens ou les étudiants en souffrance psychologique. Ces derniers pourront y échanger, s’informer ou se ressourcer grâce à différents services. Des consultations sont ainsi proposées par des psychologues formés à l’accompagnement des professionnels en souffrance, ou encore des groupes de paroles et des ateliers thématiques (gestion du stress, mode de vie, etc.).Pour en savoir plus : www.maison-des-soignants.fr/

Article publié le 07 septembre 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Masseurs-kinésithérapeutes : l’accès aux soins sur le territoire français

La Fédération française de masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a publié cet été une étude sur l’accès aux soins en kinésithérapie en France. Son but : évaluer l’adéquation entre l’offre et le besoin et mesurer les tensions sur les territoires.

Selon cette étude, menée auprès de 7 076 kinésithérapeutes libéraux répartis sur 64 % des bassins de vie, l’offre de soins est soumise à de fortes tensions. Seuls 32 % des professionnels sont en effet en capacité de donner un rendez-vous rapidement pour une urgence ou une maladie chronique. Ces professionnels disponibles plus facilement peuvent délivrer en moyenne un rendez-vous dans un délai de 3 jours pour un soin rapide et 10 jours pour un soin chronique.Cette tension s’observe partout. À la fois dans les communes denses, les espaces ruraux enclavés, les zones dites “sur-dotées” ou les zones “très sous-dotées”. Pour 87 % des praticiens, la demande est en augmentation et 82 % se sentent surmenés. Conséquences de ces tensions : des reports de soins, des aggravations des pathologies, voire des renoncements aux soins.

Des préconisations pour limiter les tensions

La Fédération française de masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) propose plusieurs mesures pour diminuer les tensions entre l’offre et la demande, comme autoriser l’accès direct au kinésithérapeute afin de lui permettre de hiérarchiser la priorité des prises en charge ; supprimer la prescription quantitative afin de laisser le kinésithérapeute déterminer le nombre de séances nécessaires ; ou encore permettre au kinésithérapeute de prescrire l’activité physique adaptée (APA). Elle préconise également de revoir les « curseurs » du zonage démographique et de redéfinir les zones qualifiées de “sous-dotées” et de “très sous-dotées”. Enfin, il serait souhaitable, selon elle, d’inciter les étudiants à effectuer leurs stages dans les zones et bassins de vie identifiés comme étant les plus fragiles.

Article publié le 01 septembre 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Médecins : trop peu de généralistes vont valider leur obligation de formation

Le Collège de la médecine générale (CMG) vient de publier les chiffres de la participation des généralistes au développement professionnel continu (DPC). Ils laissent apparaître que peu de généralistes vont pouvoir valider leur obligation triennale de formation.

Le développement professionnel continu (DPC) permet à chaque professionnel de santé, tout au long de sa carrière, de maintenir, d’actualiser ses connaissances et ses compétences et d’améliorer ses pratiques. Il s’agit d’une obligation légale pour les praticiens en exercice, qui doivent pouvoir justifier de leur engagement dans une démarche de DPC sur une période de 3 ans. Or, selon les chiffres publiés par le Collège de la médecine générale (CMG), sur les 86 000 médecins généralistes recensés par l’Ordre, seuls 23 981 étaient inscrits auprès de l’Agence nationale du DPC (ANDPC) au 30 juin dernier. Et parmi ces 23 981 inscrits, 10 595 seulement (dont 10 365 libéraux) avaient réalisé deux programmes, susceptibles de leur permettre de valider leur obligation triennale de formation pour 2019-2022. Soit seulement 12 % des généralistes…Le CMG souhaite continuer à publier ces données tous les semestres sous format agrégé et anonymisé. À ce titre, il aimerait pouvoir disposer des informations en temps réel, non anonymes avec l’accord de chaque professionnel et dans le respect du RGPD, pour mieux accompagner les praticiens dans cette démarche.Pour consulter les données : https://lecmg.fr

Article publié le 24 août 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Infirmiers : une certification périodique dès 2023

Une ordonnance publiée en juillet met en place une obligation de certification périodique pour les infirmiers à partir du 1 janvier 2023. Son objectif est d’améliorer la qualité des soins et l’efficacité du système de santé.

Une obligation de formation tout au long de la vie du professionnel de santé était préconisée par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Le gouvernement a décidé de la mettre en place pour les infirmiers, mais aussi pour les médecins, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes, les pharmaciens, les masseurs-kinésithérapeutes et les pédicures-podologues. Elle devrait permettre de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles ainsi que l’actualisation et le niveau des connaissances des infirmiers.Concrètement, le praticien devra réaliser, pendant une période de 6 ans, un programme minimal d’actions pour se former mais aussi pour prendre en compte sa santé personnelle. Un Conseil national de la certification périodique sera chargé de garantir la mise en œuvre de la certification sur tout le territoire national, de fixer les orientations scientifiques de la certification et de garantir l’indépendance et la qualité de la formation.Un référentiel de certification périodique sera élaboré par le ministère de la Santé sur proposition de la Haute Autorité de Santé après avis du Conseil national de la certification périodique. Et ce sera à l’Ordre national infirmier de vérifier la bonne application de cette obligation, avec sanction disciplinaire à la clé en cas de manquement.Ordonnance n° 2021-961 du 19 juillet 2021, JO du 21

Article publié le 18 août 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Biologistes médicaux : une profession en baisse

Selon les dernières données démographiques annuelles de la profession pharmaceutique publiées par l’Ordre des pharmaciens, la baisse du nombre de biologistes médicaux s’est accentuée fortement en 2020.

Les dernières statistiques de l’Ordre indiquent une baisse des effectifs des biologistes médicaux (section G) de -1,8 % en 2020 par rapport à 2019, et de -13 % sur 10 ans, passant de quelque 8 000 praticiens en 2009 à seulement 6 851 en 2020. Cette diminution inquiète la profession qui juge que ces mauvais chiffres sont liés au contingentement des postes attribués au concours de l’internat : 175 places étaient ouvertes en 2020 pour l’internat de biologie médicale et 818 internes seulement ont été formés depuis 2016. Il faudrait au moins 100 postes de pharmaciens biologistes de plus au concours de l’internat. Toutefois, le nombre de sites augmente (+2,5 %) mettant chaque Français à moins de 15 kilomètres d’un laboratoire de biologie médicale, avec une moyenne de 10,6 biologistes médicaux pour 100 000 habitants. Selon les données publiées, un tiers des biologistes sont des médecins. 48 % exercent dans le public et 50 % dans le privé.

Article publié le 10 août 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Masseurs-kinésithérapeutes : reconnaissance du grade Master

Le gouvernement a annoncé l’attribution du grade « Master » pour les étudiants diplômés d’état de masso-kinésithérapie. Une reconnaissance attendue de longue date par la profession.

La formation en kinésithérapie dure 5 ans : une année de formation-sélection en université, commune entre les professionnels de santé ; quatre ans de formation en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie, sanctionnés par l’acquisition de 240 ECTS (système européen de transfert et d’accumulation de crédits ou European Credit Transfer and Accumulation System). Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé le 17 mai dernier, que les étudiants diplômés d’état de masso-kinésithérapie obtiendront le grade Master, annonce confirmée par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Seuls les professionnels obtenant leur diplôme à compter de 2021 devraient en bénéficier automatiquement sans démarche particulière. Un arrêté devrait préciser les autres cas de figure. Le grade Master devrait permettre aux diplômés d’accéder plus facilement aux études de 3e cycle (doctorat) et de bénéficier d’une meilleure reconnaissance de leur formation à l’étranger.

Article publié le 03 août 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Les orthophonistes autorisés à vacciner

Les orthophonistes sont désormais autorisés à vacciner contre le virus du covid. Un arrêté paru début juillet a en effet allongé la liste des professionnels de santé habilités.

Pour pouvoir vacciner, les orthophonistes doivent se rendre dans les centres de vaccinations prévus à cet effet où un médecin peut intervenir.

Attention : cette possibilité ne concerne pas les étudiants en orthophonie contrairement aux étudiants en médecine et en soins infirmiers.

Pour pouvoir vacciner, le praticien devra avoir suivi une formation de 2 heures environ, délivrée dans le centre de vaccination, par un professionnel déjà au fait de la vaccination. Les orthophonistes qui vaccinent étant considérés comme des collaborateurs occasionnels du service public, c’est l’État qui portera la responsabilité en cas de choc ou de séquelles dus au vaccin. Pour pouvoir vacciner, l’orthophoniste volontaire doit se faire connaître auprès d’un centre de vaccination, ou auprès des plateformes Ressources Humaines, mises en place sur le site de certaines Agences Régionales de Santé. Il sera rémunéré à hauteur de 160 euros par demi-journée de 4 heures (180 euros le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés), ou 40 euros par heure (45 euros le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés). Pour les orthophonistes en libéral, ces honoraires sont comptabilisés dans le Système national inter-régimes (SNIR) en honoraires conventionnés. Arrêté du 7 juillet 2021, JO du 8

Article publié le 29 juillet 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Professionnels de santé : les propositions de l’Assurance Maladie pour maîtriser les dépenses en 2022

Comme tous les ans, l’Assurance Maladie vient de remettre ses propositions pour améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses. Avec cette année pour objectif de réaliser un milliard d’économies en 2022.

Après plusieurs années de retour à l’équilibre, les comptes de l’Assurance maladie pourraient se retrouver, pour la deuxième année consécutive, en grand déficit (avec plus de 31 milliards d’euros en 2021) compte tenu à la fois des dépenses massives engagées pour lutter contre le Covid-19 et d’une diminution des recettes entrainée par le ralentissement de l’économie française. Malgré la crise, la CNAM liste 36 propositions pour trouver un milliard d’euros d’économies en 2022. Parmi les pistes évoquées, il est question, par exemple, de favoriser la prescription de biosimilaires pour certains médicaments (antidiabétiques, antalgiques, antidépresseurs…), 30 % moins chers que le médicament référent. Autre piste : les transports sanitaires, qui pourraient être utilisés en mode partagé pour augmenter le taux d’occupation, via des « plates-formes de centralisation des commandes ». Ou encore l’accompagnement des infirmiers libéraux nouvellement installés pour s’assurer qu’ils acquièrent de « bonnes pratiques en matière de facturation » et prévenir ainsi les risques d’erreurs de facturation, voire de fraude.

Pour consulter toutes les propositions : assurance-maladie.ameli.fr

Article publié le 22 juillet 2021 – © Les Echos Publishing 2021

Aides-soignants : vers un possible exercice libéral ?

Après un arrêté récent qui est venu modifier les modalités de leur formation, un projet de décret propose de donner plus d’autonomie aux aides-soignants pour certains soins dits de la vie courante.

Un arrêté relatif à la formation conduisant au diplôme d’État d’aide-soignant a été publié à la mi-juin dernier. Depuis cet arrêté, la durée de la formation d’aide-soignant est passée à 44 semaines, soit 3 semaines supplémentaires. Et les formations théoriques et pratiques sont rééquilibrées, avec 22 semaines de clinique et 22 semaines de théorie (contre respectivement 24 et 17 semaines jusqu’à présent). Cet arrêté liste également les missions incombant à l’aide-soignant, avec un référentiel d’activités qui introduit un certain nombre d’actes de soins supplémentaires. L’objectif étant de faire évoluer les compétences des aides-soignants afin qu’elles soient plus en adéquation avec les changements des besoins en santé des (population vieillissante, maintien des patients à domicile pour soulager les services hospitaliers…). Dans la lignée de cet arrêté, un décret en préparation prévoit que « l’aide-soignant […] peut réaliser, de sa propre initiative, les soins de la vie quotidienne définis par arrêté ». Ce qui ouvrirait la voie au statut libéral pour les aides-soignants. Un nouvel arrêté pourrait donc préciser, dès cet été, les soins en question. Sachant que le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) a d’ores et déjà rendu un avis défavorable à ce projet de décret. Un avis qui reste toutefois seulement consultatif. Le texte doit désormais être présenté au conseil d’État. À suivre…

Arrêté du 10 juin 2021 JO du 12 juin

Article publié le 15 juillet 2021 – © Les Echos Publishing 2021