12,5 millions de Français sont bénévoles dans une association

En 2024, 23,6 % des Français font du bénévolat dans au moins une association.

En 2024, la proportion de Français bénévoles dans des associations continue son retour à la hausse après la période difficile due à l’épidémie de Covid-19. Ainsi, selon la dernière enquête de Recherches & Solidarités sur le bénévolat, 23,6 % des Français donnent de leur temps dans des associations (contre 20,1 % en 2022 et 22,8 % en 2023), soit 12,5 millions de Français.

Qui est bénévole ?

Depuis de nombreuses années, l’engagement associatif régresse chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Et l’année 2024 n’échappe pas à cette tendance. En effet, 23 % de ces personnes sont bénévoles cette année, contre 25 % en 2023, 26 % en 2022 et 35 % en 2016.Heureusement, depuis quelques années, les Français âgés de moins de 35 ans montrent un réel enthousiasme pour le bénévolat. Ainsi, en 2024, 26 % des jeunes sont actifs au sein d’associations (contre 25 % en 2023 et 19 % en 2022). Comme les années précédentes, Recherches & Solidarités déplore une « fracture associative » : les personnes les moins diplômées effectuent toujours peu de bénévolat dans les associations. Ainsi, alors que 28 % des Français ayant au moins un diplôme niveau bac+2 sont bénévoles (33 % au-delà de Bac+2), seuls 15 % des titulaires d’un CAP-BEP et 14 % des personnes sans diplôme ou ayant un certificat d’études ou le brevet des collèges le sont.

Précision : 9 % des bénévoles donnent de leur temps de manière hebdomadaire, un peu moins de 8 % de manière mensuelle et 7 % ponctuellement.

Pourquoi devient-on bénévole ?

Le souhait d’être utile et d’agir pour les autres constitue la motivation de leur engagement pour plus des trois quarts des bénévoles (85 %). Viennent ensuite la cause défendue (53 %), l’épanouissement personnel (42 %) et le souhait d’appartenir à une équipe (31 %). Leurs principales satisfactions sont les contacts et les rencontres avec les autres (69 %), le plaisir d’être efficace et utile (62 %), la convivialité (50 %) et le sentiment de changer (un peu) les choses (44 %). Quant à leurs déceptions, elles sont plutôt liées au manque de moyens matériels et/ou financiers pour mener leurs actions (39 %), au manque de moyens humains dans leur association (36 %), aux effets limités des actions menées par leur association (27 %) et au fonctionnement de leur association (18 %).

Recherches & Solidarités, « La France bénévole en 2024 », 19e édition, mai 2024

Article publié le 17 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Copyright Maskot .

Taux des crédits immobiliers : où en est-on ?

En mai 2024, il était possible d’emprunter en moyenne à 3,73 %, contre 3,82 % en avril 2024.

Bonne nouvelle pour les candidats à l’achat ! Selon la dernière étude de l’Observatoire Crédit Logement, les taux des crédits immobiliers continuent de baisser. En effet, en mai 2024, le taux moyen des crédits (hors assurance) s’est établi à 3,73 %, contre 3,82 % en avril 2024. Dans le détail, en moyenne, il est possible d’emprunter aujourd’hui à 3,62 % sur 15 ans, à 3,66 % sur 20 ans et à 3,76 % sur 25 ans. En abaissant leurs taux d’intérêt, les établissements bancaires tentent de redynamiser le marché du prêt à l’habitat en renforçant la capacité d’emprunt des individus. Alors que la concurrence entre les banques se manifeste généralement avec l’arrivée du printemps, elle s’est intensifiée dès le début de l’année 2024, alimentant une tendance à la baisse des taux. Cette dynamique favorise ainsi une croissance continue dans l’émission de prêts immobiliers au fil des mois. Autre information, en mai 2024, la durée moyenne des prêts accordés était de 248 mois (270 mois pour l’accession dans le neuf et 258 mois pour l’accession dans l’ancien). Reste à savoir maintenant si cette tendance baissière va durer. En effet, les récents évènements (la dégradation de la note évaluant la qualité de la dette française, le contexte politique, l’augmentation de l’OAT 10 ans…) et le retour de la nervosité des marchés financiers pourraient pousser les taux à la hausse…

Observatoire Crédit Logement, tableau de bord mensuel – Mai 2024

Article publié le 14 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : ©2015 Wayne E Wilson

Aide « gaz et électricité » : prolongation du délai de la demande dans certains cas

Les entreprises qui ont reçu une facture de régularisation au titre de leur consommation d’énergie en 2023 bénéficient d’un délai supplémentaire jusqu’au 30 juin 2024 pour demander l’aide « gaz et électricité ».

Vous le savez : une aide « gaz et électricité » a été instaurée à l’intention des entreprises grandes consommatrices d’énergie dont l’objet était de compenser les surcoûts de dépenses de gaz et d’électricité auxquels ces entreprises ont dû faire face entre le 1er mars 2022 et le 31 décembre 2023 en raison du conflit en Ukraine. Plus précisément, cette aide était destinée aux entreprises dont les dépenses de gaz et/ou d’électricité ont représenté au moins 3 % de leur chiffre d’affaires réalisé en 2021 et qui ont subi une augmentation de plus de 50 % du prix d’achat d’électricité et/ou de gaz pendant la période au titre de laquelle l’aide était demandée par rapport à une moyenne de prix sur l’année 2021.

À noter : une aide du même type a également été mise en place pour les dépenses d’énergie supportées en 2024 mais au profit des seules entreprises de taille intermédiaire (ETI).

En pratique, les entreprises éligibles à l’aide devaient présenter leur demande pour en bénéficier au titre d’une période calendaire allant de 2 à 3 mois. Ainsi, par exemple, les demandes devaient être déposées au plus tard le 30 avril 2024 pour les dépenses engagées en novembre-décembre 2023. Nouveauté : les entreprises qui ont reçu une facture de régularisation au titre de l’année 2023 après l’expiration du délai de dépôt des demandes au titre de la période correspondante ont jusqu’au 30 juin 2024 pour déposer leur demande d’aide (au lieu du 30 avril 2024 initialement prévu).

Décret n° 2024-510 du 5 juin 2024, JO du 6

Article publié le 13 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Copyright © Robert Brook. All Rights Reserved

Provision pour créance douteuse : la voie amiable suffit !

Une société peut déduire de ses résultats une provision pour créance douteuse même en l’absence de caractère coercitif des relances qu’elle a effectuées auprès de son client pour obtenir le remboursement de cette créance.

Les entreprises peuvent, sous certaines conditions, déduire de leurs résultats des sommes, appelées « provisions », constituées en prévision d’une perte qui n’est pas encore effective à la clôture de l’exercice, mais que des événements en cours rendent probable. Tel peut être le cas, notamment, lorsqu’une créance, sans être irrécouvrable, est compromise en raison, par exemple, de la mauvaise situation financière du client. À ce titre, la déduction d’une provision pour créance douteuse n’est pas subordonnée, de manière systématique, à l’engagement de poursuites judiciaires contre le client défaillant. En effet, une créance détenue sur un client peut faire l’objet d’une provision alors que l’entreprise ne cherche à obtenir son remboursement que par la voie amiable, comme l’illustre une affaire récente.

Précision : la possibilité pour les entreprises de constituer des provisions pour créances douteuses relève essentiellement d’une question de fait, appréciée au cas par cas par l’administration fiscale et les tribunaux.

Ainsi, à la suite de la vérification de comptabilité d’une société, l’administration fiscale avait remis en cause la déduction de ses résultats de provisions pour créances douteuses inscrites à son bilan au motif qu’elle n’établissait pas le caractère probable du risque d’irrécouvrabilité de la créance. À tort, a estimé le Conseil d’État, qui a relevé que la société avait effectué des relances régulières pour tenter de recouvrer la créance dont elle disposait sur sa cliente et avait fait valoir l’insuffisance et les difficultés de la trésorerie de celle-ci, ainsi que l’existence d’autres dettes concurrentes. Des éléments qui, aux yeux des juges, justifiaient la constitution, par la société, d’une provision, peu importe l’absence de caractère coercitif des relances effectuées.

À noter : en outre, les juges n’ont pas tenu compte du fait que la cate avait réglé certaines factures émises par la société.

Conseil d’État, 13 novembre 2023, n° 466464

Article publié le 13 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : krisanapong Detraphiphat / Getty images

Protocole d’accord préélectoral : les mentions obligatoires

Un récent décret détermine les mentions que l’employeur doit intégrer dans l’invitation à négocier le protocole d’accord préélectoral pour la mise en place ou le renouvellement du comité social et économique.

L’employeur qui organise des élections pour mettre en place ou renouveler le comité social et économique (CSE) doit inviter les syndicats à négocier le protocole d’accord préélectoral. Cette invitation doit ainsi être transmise :
– aux organisations syndicales qui satisfont aux critères de respect des valeurs républicaines et d’indépendance, légalement constituées depuis au moins 2 ans et dont le champ professionnel et géographique couvre l’entreprise ou l’établissement concernés ;
– à celles reconnues représentatives dans l’entreprise ou l’établissement ;
– à celles ayant constitué une section syndicale dans l’entreprise ou l’établissement ;
– aux syndicats affiliés à une organisation syndicale représentative au niveau national et interprofessionnel. Cette invitation doit parvenir aux syndicats au plus tard 15 jours avant la date de la première réunion de négociation. Et, dans le cas d’un renouvellement du CSE, elle doit être effectuée 2 mois avant l’expiration du mandat des délégués. Un récent décret vient de définir les mentions que l’employeur doit intégrer dans l’invitation à négocier le protocole d’accord préélectoral. Ainsi, ce document doit indiquer au moins :
– le nom et l’adresse de l’employeur, ainsi que, le cas échéant, la désignation de l’établissement ;
– l’intitulé et l’identifiant de la convention collective de branche applicable, le cas échéant ;
– le lieu, la date et l’heure de la première réunion.

Rappel : dans les entreprises comptant entre 11 et 20 salariés, l’employeur n’est pas contraint d’inviter les organisations syndicales à négocier le protocole d’accord préélectoral en l’absence de candidature salariée dans les 30 jours suivant l’information donnée par l’employeur sur l’organisation des élections du CSE.

Décret n° 2024-514 du 6 juin 2024, JO du 7

Article publié le 13 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Boonchai Wedmakawand / Getty images

Professionnels de santé : mise en œuvre des « Bilans Prévention »

Un arrêté du 28 mai 2024 vient de préciser les modalités de mise en œuvre des nouveaux Bilans Prévention qui permettront aux professionnels de santé de travailler sur les maladies chroniques, réaliser des dépistages et faire des rappels de vaccination.

Les Bilans Prévention doivent permettre d’aborder les habitudes de vie, d’identifier des facteurs de risque de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires…), de réaliser des dépistages (cancers, IST…) et des rappels de vaccination. Selon l’arrêté du 28 mai 2024, ils concernent plusieurs tranches d’âge : les 18-25 ans, les 45-50 ans, les 60 et 65 ans et les 70 et 75 ans. À l’issue du rendez-vous, un plan personnalisé de prévention est établi par le professionnel de santé en lien avec l’individu pendant l’entretien, avec un plan d’actions pour changer ses habitudes de vie.

Un seul bilan par personne et par tranche d’âge

Les Bilans Prévention pourront être réalisés par les médecins, les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens, pour un tarif fixé à 30 € en métropole et à 31,50 € en outre-mer. Ils ne peuvent être facturés qu’une seule fois par personne et par tranche d’âge avec le code acte RDV pour les médecins et les sages-femmes, le code RDI pour les infirmiers et le code RDP pour les pharmaciens. En pratique, les professionnels de santé doivent penser à mettre à jour leur logiciel pour prendre en compte ce nouveau code.

Arrêté du 28 mai 2024, JO du 29

Article publié le 13 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Rawlstock / Getty Images

Cultures agricoles : investissements dans des matériels réduisant l’usage des phytosanitaires

Une aide à l’acquisition d’équipements permettant de réduire voire de substituer l’utilisation de produits phytosanitaires est disponible. Son taux s’élève de 20 à 40 % selon les cas.

Une aide destinée à permettre aux exploitants agricoles (exploitants individuels, Gaec, EARL, SCEA, autres sociétés agricoles, Cuma, coopératives agricoles…) d’acquérir des matériels visant à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires vient d’être mise en place. Doté d’une enveloppe de 47 millions d’euros, ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la planification écologique. Sont éligibles à l’aide les matériels appartenant aux catégories suivantes :- les équipements de substitution à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques ;- les équipements permettant la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de réduction de la dérive ;- les matériels bénéficiant de la labellisation « Performance Pulvé » ;- les agroéquipements faisant l’objet d’une fiche « certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques » (CEPP) ;- les matériels de précision permettant un travail ciblé ou localisé ;- l’adaptation des bâtiments de stockage pour une économie de produits phytopharmaceutiques dont les antigerminatifs et les insecticides au stockage (uniquement pour les exploitants agricoles à titre principal, à titre individuel ou sociétaire). Le seuil minimal et le plafond des dépenses à présenter dans la demande d’aide sont respectivement fixés à 2 000 € HT et à 300 000 € HT. Pour les Cuma, les coopératives et les organisations de producteurs reconnues, le plafond des dépenses éligibles est porté à 600 000 € HT.

Une aide d’un taux de 20 % à 40 % des dépenses

Le taux de l’aide s’élève, selon les équipements, à 20 % (sarcleuses à dents inter-rangs, scalpeurs à dents, buses permettant la réduction de la dérive d’au moins 90 %…), 30 % (pulvérisateurs labellisés « performance Pulvé », pailleuses…) ou 40 % (désherbeurs rotatifs à dents mobiles, robots de désherbage, bineuses…) du coût HT de l’investissement réalisé.

À noter : le taux de l’aide est fixé à 75 % du coût HT des dépenses éligibles dans les départements d’outre-mer.

Sachant que ces taux sont majorés de 10 points pour les entreprises agricoles qui comptent dans leur rang des nouveaux installés ou des jeunes agriculteurs détenant au moins 20 % du capital social, pour les Cuma, les producteurs certifiés en agriculture biologique ou Haute Valeur environnementale et les coopératives. Les achats d’occasion ou en crédit-bail n’étant pas éligibles à l’aide.

En pratique : les demandes pour bénéficier d’une aide en la matière doivent être déposées sur la plate-forme dédiée du site de FranceAgriMer jusqu’au 31 décembre 2024. Mais attention, elles ne pourront être satisfaites que dans la limite des crédits disponibles et selon leur ordre d’arrivée. Les exploitants intéressés sont donc invités à ne pas trop tarder…

Les critères d’éligibilité, le montant de l’aide, le calendrier d’instruction des demandes et la liste des équipements éligibles sont précisés sur le site de FranceAgriMer.

Article publié le 12 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : valio84sl / Getty Images

Création des zones « France ruralités revitalisation » : quels avantages ?

À compter du 1er juillet 2024, les zones France ruralités revitalisation remplaceront les zones de revitalisation rurale ainsi que les zones de revitalisation des commerces en milieu rural avec, à la clé, des avantages fiscaux et sociaux harmonisés.

À compter du 1er juillet 2024, les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les zones de revitalisation des commerces en milieu rural (Zorcomir) seront remplacées par un nouveau dispositif unique baptisé « France ruralités revitalisation » (ZFRR) dans le cadre duquel le zonage sera refondu et les exonérations fiscales et sociales harmonisées.

En pratique : 17 700 communes seront zonées FFR, dont 13 départements en intégralité.

Ainsi, les entreprises créées ou reprises entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2029 dans une ZFRR pourront, sous certaines conditions, bénéficier d’une exonération temporaire d’impôts sur leurs bénéfices (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés).

Précision : pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise doit relever d’un régime réel d’imposition de ses résultats, employer moins de 11 salariés et exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale ou libérale. Et son siège social comme, en principe, l’ensemble de son activité et de ses moyens d’exploitation doivent être implantés en ZFRR. Cependant, une entreprise exerçant une activité non sédentaire pourra bénéficier des exonérations si elle réalise au plus 25 % de son chiffre d’affaires en dehors de la zone.

En outre, sur délibération des collectivités, une exonération d’impôts locaux (cotisation foncière des entreprises, taxe foncière sur les propriétés bâties) pourra s’appliquer à ces entreprises. À savoir : les exonérations fiscales sont totales pendant 5 ans, puis dégressive les 3 années suivantes (75 % la 6e année, 50 % la 7e année et 25 % la 8e année).Les employeurs implantés dans les ZFRR pourront, jusqu’à leur 50e embauche, bénéficier de l’exonération des cotisations sociales patronales de Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès) et d’allocations familiales actuellement accordée aux entreprises installées dans une ZRR. Rappelons que cette exonération s‘applique pendant 12 mois à compter de la date d’embauche.

Qu’est-ce qu’une ZFRR « plus » ?

Certaines communes en ZFRR font l’objet d’un soutien plus ciblé et renforcé en étant classées en ZFRR « plus ». Dans ces zones, les exonérations fiscales s’appliquent alors aux PME (moins de 250 salariés, chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 M€ ou total du bilan annuel n’excédant pas 43 M€) qui s’y implantent, quel que soit leur régime d’imposition. Et attention, en cas de reprise d’activité, l’exonération est, là aussi, réservée aux entreprises de moins de 11 salariés.

Art. 73, loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023, JO du 30

Article publié le 12 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Westend61 / Christian Vorhofer

Comment déchiffrer un bilan comptable ?

déchiffrage bilan comptable france

Un bilan comptable est un élément central de la comptabilité et de la gestion financière d’une entreprise. Il s’agit d’un document financier qui capture tout ce que l’entreprise possède et ce qu’elle doit, ainsi que la part des actionnaires, à une date précise. Imaginez-le comme une photographie des comptes de l’entreprise à un instant T, réalisée souvent à l’aide d’un logiciel de gestion. Le bilan est structuré en deux parties principales : les actifs, qui répertorient tous les biens et ressources de l’entreprise, et de l’autre côté, les passifs et les capitaux propres, qui indiquent respectivement les dettes et la valeur que les actionnaires ont investie dans la société.

Comprendre un bilan comptable est essentiel pour quiconque gère ou envisage d’investir dans une entreprise. Pour les entrepreneurs, savoir lire un bilan permet de surveiller la santé financière de leur entreprise, de gérer efficacement les actifs et les dettes, et d’optimiser les décisions stratégiques. Pour les investisseurs, cette compétence aide à évaluer la solidité financière des entreprises avant de s’engager, assurant une prise de décision éclairée basée sur la réalité financière et non sur de simples spéculations.

Comprendre les composants d’un bilan comptable

Décrypter un bilan comptable, c’est comme assembler un puzzle financier où chaque pièce a son importance. Nous aborderons les actifs, les passifs et les capitaux propres pour vous montrer précisément ce que l’entreprise possède, ce qu’elle doit et la part des actionnaires. Vous apprendrez à identifier et comprendre ces éléments essentiels, enrichis par des exemples pratiques et des conseils pour éviter les erreurs courantes. Cet aperçu vous permettra d’analyser les bilans et prendre des décisions financières avisées.

Conseils pratiques

Pour analyser un bilan comptable, familiarisez-vous d’abord avec les termes clés comme actifs, passifs et capitaux propres. Utilisez des ratios pour évaluer la santé financière et ne négligez pas le contexte économique pour une compréhension approfondie.

Les actifs : comprendre ce que possède l’entreprise

Les actifs représentent tout ce que l’entreprise possède et qui a une valeur économique. C’est un peu comme l’inventaire de tout ce que l’entreprise peut utiliser ou convertir en argent.

Actifs courants

Ces actifs sont destinés à être vendus ou consommés dans l’année. Ils sont donc assez liquides (facilement convertibles en argent) comme par exemple :

  • Trésorerie : Argent disponible immédiatement.
  • Créances clients : Argent que les clients doivent à l’entreprise.
  • Stocks : Marchandises que l’entreprise prévoit de vendre.

Actifs non courants

Ils représentent des investissements à plus long terme et ne seront pas convertis en cash dans l’année en cours comme par exemple :

  • Immobilisations corporelles : Bâtiments, machines, véhicules.
  • Immobilisations incorporelles : Brevets, marques.
  • Investissements financiers : Parts dans d’autres entreprises.

Les passifs : les obligations financières de l’entreprise

Les passifs représentent tout ce que l’entreprise doit à d’autres parties. Il s’agit des dettes et des obligations qui doivent être réglées, un peu comme les factures et les emprunts que vous avez à payer chez vous.

Passifs courants

Ce sont des dettes qui doivent être payées dans l’année. Elles sont souvent liées aux opérations quotidiennes de l’entreprise comme par exemple :

  • Fournisseurs : Argent dû pour les matériaux ou services reçus
  • Salaires à payer : Rémunérations dues aux employés
  • Impôts à payer : Taxes collectées et dues à l’Etat.

Passifs non courants

Ces dettes sont dues sur une période plus longue que l’année en cours comme par exemple :

  • Emprunts à long terme : Prêts obtenus pour financer des projets majeurs comme l’achat de nouvelles installations.
  • Obligations émises : Dette à long terme émise pour obtenir des fonds supplémentaires.

Les capitaux propres : évaluer l’investissement des actionnaires

Les capitaux propres représentent la part de l’entreprise qui appartient aux actionnaires après que toutes les dettes aient été payées. C’est comme le « net » de ce qui reste pour les propriétaires de l’entreprise si elle devait être liquidée aujourd’hui.

Composition de capitaux propres

Les capitaux propres sont composés de plusieurs éléments qui reflètent les contributions et les bénéfices accumulés par l’entreprise :

  • Capital social : Il s’agit de l’argent que les actionnaires ont initialement investi dans l’entreprise lors de sa création ou à travers des augmentations de capital ultérieures.
  • Réserves : Ce sont des bénéfices que l’entreprise a réalisés au fil du temps et qu’elle a décidé de ne pas distribuer sous forme de dividendes. Ces fonds sont réinvestis dans l’entreprise.
  • Résultat reporté : C’est le cumul des bénéfices ou pertes des années précédentes qui n’ont pas été distribués aux actionnaires ni affectés aux réserves.

Influence des actions des actionnaires sur les capitaux propres

Les actions des actionnaires influencent directement les capitaux propres de plusieurs manières :

  • Investissements et augmentations de capital : Lorsque les actionnaires investissent plus d’argent dans l’entreprise, le capital social augmente, ce qui élève les capitaux propres.
  • Distribution de dividendes : Quand une entreprise paie des dividendes, elle distribue une partie de ses bénéfices, ce qui réduit les réserves et donc les capitaux propres.
  • Réinvestissement des bénéfices : Si les actionnaires décident de ne pas prendre de dividendes et de laisser l’entreprise réinvestir les bénéfices, les réserves augmentent, ce qui renforce les capitaux propres.
graphique évolution capitaux propres avec investissements et dividendes

Lecture d’un bilan : les éléments clés à identifier

Lire un bilan comptable peut sembler complexe, mais en comprenant quelques éléments clés, vous pouvez rapidement saisir les informations essentielles sur la santé financière d’une entreprise.

Comment lire les chiffres : comprendre les valeurs absolues et relatives

  • Valeurs absolues : Ce sont les chiffres exacts que vous voyez dans le bilan, comme le total des actifs, des passifs, ou des capitaux propres. Ces chiffres vous donnent une mesure directe de ce que l’entreprise possède, doit, ou a réservé comme capital.
  • Valeurs relatives : Ces valeurs sont souvent exprimées en pourcentage et permettent de comparer différents postes du bilan pour mieux comprendre leur proportion ou leur évolution dans le temps. Par exemple, vous pourriez vouloir comparer les actifs courants aux actifs totaux pour voir quelle part ils représentent.

Les ratios financiers clés issus du bilan

Comprendre quelques ratios financiers clés peut vous aider à analyser plus en profondeur la situation financière de l’entreprise :

  • Ratio de liquidité courante : Ce ratio compare les actifs courants aux passifs courants pour évaluer la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme. Un ratio supérieur à 1 indique que l’entreprise a plus d’actifs courants que de passifs courants, ce qui est généralement un bon signe.
  • Ratio d’endettement : Il mesure le pourcentage de la finance de l’entreprise qui provient des dettes. Un ratio élevé peut indiquer un risque plus grand, surtout si l’entreprise ne génère pas assez de revenus pour couvrir ses dettes.
  • Rendement des capitaux propres : Ce ratio montre combien l’entreprise gagne pour chaque euro investi par les actionnaires. Un rendement élevé signifie que l’entreprise utilise efficacement le capital de ses actionnaires pour générer des profits.

Erreurs courantes à éviter lors de l’analyse d’un bilan

L’analyse d’un bilan comptable est une compétence précieuse, mais elle comporte quelques pièges, surtout pour les débutants. Voici des erreurs fréquentes à éviter et des conseils pour une analyse prudente et critique.

  • Ignorer les petits détails : Parfois, les petites lignes du bilan peuvent révéler de grandes informations. Ne négligez pas les notes de bas de page ou les petits montants, car ils peuvent contenir des détails sur des dettes cachées ou des actifs non opérationnels.
  • Se concentrer uniquement sur les chiffres de l’année en cours : Comparer les données actuelles avec celles des années précédentes peut révéler des tendances importantes ou des alertes sur la santé financière de l’entreprise
  • Prendre les valeurs au bilan pour des indicateurs de performance : Les chiffres du bilan donnent un aperçu de la situation à un moment donné, mais ils ne disent pas tout sur la performance future ou la rentabilité de l’entreprise.

Ce qu'il faut retenir

Pour une analyse de bilan efficace, utilisez plusieurs ratios financiers pour une vision complète de la santé financière de l’entreprise. Ne vous limitez pas aux chiffres : examinez aussi le contexte économique et le secteur d’activité. En cas de doute, consultez un expert comptable pour éclaircir les points complexes et affiner votre compréhension.

Questions fréquemment posées (FAQ)

Quels sont les indicateurs clés à suivre dans un bilan comptable pour une petite entreprise ?

Les indicateurs clés pour une petite entreprise incluent le ratio de liquidité courante, qui mesure la capacité à couvrir les dettes à court terme, et le ratio d’endettement, qui montre le niveau de dette par rapport au total des actifs. Le suivi de ces ratios peut aider à évaluer la stabilité financière de l’entreprise.

Comment les informations du bilan comptable peuvent-elles aider à prévoir les problèmes financiers ?

Les informations du bilan peuvent révéler des problèmes financiers imminents si on observe une augmentation constante des passifs sans croissance correspondante des actifs, ou si le ratio de liquidité courante passe régulièrement en dessous de 1, indiquant des problèmes potentiels de liquidité.

En quoi la compréhension d’un bilan comptable est-elle utile pour les décisions d’investissement ?

Comprendre un bilan comptable aide les investisseurs à évaluer la solidité financière d’une entreprise, à identifier les actifs clés et les obligations, et à déterminer la viabilité à long terme de l’entreprise. Ces informations sont indispensables pour prendre des décisions d’investissement informées.

Les Français souhaitent une baisse des droits de succession

Plus d’1 Français sur 3 préconise une baisse du taux d’imposition pour toutes les tranches du barème des droits de succession.

Selon un sondage récent réalisé par OpinionWay pour Les Échos, 74 % des Français jugent les droits de succession trop élevés (soit 1 point de plus par rapport au même sondage réalisé l’année dernière). À l’inverse, ils sont 11 % à souhaiter une hausse du tarif (soit une progression de 4 points par rapport à 2023).Pourtant, la fiscalité qui s’applique à l’occasion d’une transmission se révèle mal connue et largement surestimée. En effet, grâce à la loi « Tepa » du 21 août 2007, les transmissions entre personnes mariées ou pacsées sont exonérées de droits de succession. Et pour les transmissions en ligne directe (parents-enfants), chaque parent peut transmettre jusqu’à 100 000 € en franchise de droit (une fois consommé, cet abattement est utilisable à nouveau au bout de 15 ans).Interrogées sur la manière de réduire les droits de succession, 35 % des personnes sondées mettent en avant une baisse du taux d’imposition pour toutes les tranches du barème. Elles sont 33 % à préconiser une augmentation du montant des abattements dont peuvent bénéficier les héritiers et 29 % privilégient un élargissement des abattements liés au statut de certains biens (comme la résidence principale). Autre solution qui tient la corde pour 70 % des Français : prendre en compte l’inflation pour la révision des tranches du barème des droits de succession. Une solution déjà pratiquée pour les tranches du barème de l’impôt sur le revenu.

Article publié le 11 juin 2024 – © Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : AITOR DIAGO